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Balado - Les Voix du terrain 30 - L'incivilité racisée – l'identité comme déterminant de la santé

mars 2024

Série de balados Les Voix du terrain
Série de balados Les Voix du terrain

Les Voix du terrain

Bienvenue aux Voix du terrain, une série de balados produite par le Centre de collaboration nationale de la santé autochtone (CCNSA). Le CCNSA met l’accent sur la recherche innovante et les initiatives communautaires visant à promouvoir la santé et le bien-être des Premières Nations, des Inuits et des Métis au Canada.

Balado - Les Voix du terrain 30 – L’incivilité racisée : l’identité en tant que déterminant de la santé 

Description de l'épisode

Les infirmières et infirmiers autochtones sont souvent la cible d’incivilité et de milieux de travail hostiles en raison de leur identité. Avec le spectre de l’incivilité racisée qui plane, les infirmières et infirmiers autochtones se sentent rarement en sécurité et à l’aise d’afficher leur héritage autochtone sur le lieu de travail. Les expériences de l’incivilité racisée peuvent créer des sentiments d’isolement, de stress et d’anxiété qui peuvent conduire à l’épuisement professionnel et au roulement de personnel, et avoir des répercussions sur la prestation de soins aux patients. Il est essentiel de reconnaître l’incivilité racisée et d’y faire face en vue de promouvoir l’égalité et la justice sociale pour tous.

Ce balado présente une discussion de groupe qui porte sur l’incivilité racisée, et sur l’importance de l’identité autochtone pour la santé et le bien-être des fournisseurs en soins de santé autochtones. Animé par Sheila Blackstock, ancienne leader didactique au Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, et actuelle professeure agrégée au programme de soins infirmiers à l’University of Northern British Columbia, le balado met en vedette des panélistes qui sont des professionnelles de la santé autochtones : Christine Mack, Nellie Erickson, Monica McAlduff, Donna Porter, et Gwen Campbell-McArthur. Ces panélistes discutent de leurs expériences de l’incivilité racisée sur le lieu de travail, du rôle de l’identité en vue de déterminer la santé et le bien-être des fournisseurs de soins de santé autochtones, et des mesures qui doivent être prises pour permettre à ces derniers, de se sentir en sécurité et à l’aise d’afficher leur identité autochtone sur le lieu de travail.

Écoutez sur SoundCloud (en anglais)

Télécharger la transcription en français du balado (PDF).


Biographies

Sheila Blackstock (RN, B.Sc.inf., M.Sc.inf., COHN, Ph. D.) est une chercheuse en soins infirmiers de la Nation Gitxsan. Elle compte plus de 32 ans d’expérience en sciences infirmières, notamment en soins de courte durée, en soins en milieu rural, en sciences infirmières pour Autochtones et en santé au travail.

Mme Blackstock a élaboré et enseigné un cours interdisciplinaire sur la santé autochtone et un cours sur la pratique infirmière autochtone à l’Université Thompson Rivers. Elle siège au conseil d’administration de la First Nations Health Authority (Autorité sanitaire des Premières Nations) et est représentante inaugurale du corps professoral autochtone du conseil d’Administration de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada. Elle a été nommée par le ministre de la Santé au sein du groupe de travail de l’initiative « In Plain Sight », où elle œuvre en vue de modifier la législation en matière de soins de santé, et de promouvoir la sécurité et l’humilité culturelles au profit des peuples autochtones, aux points de service.

 

 

Nellie Erickson, IA, B. Sc. inf. Je suis Inineww Esqwae de la Première Nation de York Factory. J’ai été encouragée et encadrée par mes parents et ma famille élargie. Mes parents ont quitté York Factory pour s’installer à Churchill à l’époque où l’on nous attribuait des réserves. Mon mooshum remettait en question la survie de l’ensemble des personnes et des ressources sur une si petite parcelle de terre déterminée. Je demeure reconnaissante de leur décision de se déplacer jusqu’à Churchill. Nous avions des libertés, nous vivions en famille, et nous apprenions et parlions notre langue, le Nehiyawewin. Notre relation étroite avec les terres et notre respect envers elles se poursuivait d’une saison à l’autre. Nous avions des attelages de chiens, nous pratiquions la chasse, la pêche et le piégeage, et ma mère était une bijoutière artisanale et une couturière créative. Enfants, nous nous entraidions et nous nous soucions les uns des autres.

Je suis infirmière autorisée depuis 50 ans. J’ai fréquenté l’hôpital Grace à Winnipeg et obtenu mon diplôme en sciences infirmières à cet endroit. Mon expérience en soins infirmiers comprend des postes dans des hôpitaux, en santé publique, en santé communautaire, en soins primaires et en soins personnels à domicile. Mon objectif a toujours été ce désir d’aider en fournissant des services infirmiers aux membres de la Nation Ininineuak. J’ai travaillé dans 22 communautés des Premières Nations au Manitoba, principalement dans le nord du Manitoba. J’ai été embauchée par des bandes et des conseils tribaux transférés, des foyers de soins personnels, et un hôpital sur une réserve des Premières Nations. Je crois que mes réussites sont attribuables au fait que j’ai toujours assez confiance en moi pour demander de l’aide, et que je suis consciente de mes connaissances et de mes compétences.

Les autorisations et les normes de pratiques sont déterminées par les collèges des sciences infirmières. Afin de préserver mon employabilité et de rester compétitive en ce qui a trait aux tendances actuelles en matière de soins infirmiers et de besoins en service, j’ai poursuivi l’apprentissage permanent en m’inscrivant aux formations à distance qui existaient à l’époque. Les ordinateurs et l’internet n’étaient pas et ne sont pas toujours accessibles.

J’ai été témoin de nombreux changements au cours de ma carrière. L’adaptation au changement est une compétence essentielle qui se perfectionne au fil du temps. Le partage de connaissances avec des équipes interdisciplinaires qui interagissent et communiquent avec les communautés a constitué un point culminant tout au long de ma carrière. Je sais que les soins infirmiers ne sont qu’un rayon de la roue; la communauté, en tant que partenaire, peut aider à faire tourner cette roue. Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus de chercheurs hautement éduqués qui peuvent aider, à titre de partenaires, à faire progresser nos services de santé, de manière à offrir des milieux et des normes plus acceptables et approchables, dans l’espoir de favoriser de meilleurs résultats.

 

Christine Mack, IA, est issue de la Nation Nuxalk, à Bella Coola en Colombie-Britannique (le cœur de la forêt pluviale de Great Bear). Avant que des épidémies de variole ne viennent ravager la région, on y comptait 200 communautés, et après la variole, moins de 200 personnes avaient survécu. Ils se sont regroupés, et c’est ainsi qu’a été créé Bella Coola. La résilience, Christine a ça dans le sang. Elle est fière d’être une femme Nuxalk forte, ainsi qu’une mère de cinq beaux enfants. Ses enfants lui ont donné la force dont elle avait besoin pour continuer à avancer et commencer son cheminement vers la guérison.

Christine a commencé sa carrière dans les soins de santé en 2002. Elle a commencé en tant qu’aide-résidente en soins, puis a poursuivi ses études pour devenir infirmière auxiliaire autorisée en 2008. Elle est infirmière auxiliaire autorisée (IAA) depuis 2009, et elle a travaillé pendant toutes ces années dans le domaine des soins offerts aux personnes atteintes de démence dans divers centres de soins infirmiers à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Christine envisage de poursuivre ses études pour devenir une infirmière autorisée. Le fait d’avoir un enfant atteint de troubles mentaux, et d’avoir perdu ses deux meilleures amies en raison de la toxicomanie a attisé sa passion pour les domaines de la santé mentale et de la toxicomanie. Elle entend poursuivre ses efforts sur cette voie, et prévoit travailler en santé mentale ou en toxicomanie, après avoir achevé le programme de formation d’infirmières autorisées.

 

Donna Porter, IA MAL, est une femme métisse fière et une citoyenne de la Nation métisse de la Colombie-Britannique. Elle est d’ascendance Saulteaux (Ojibwés) du côté de sa mère et Allemande de première génération du côté de mon père. Sa famille autochtone est originaire de la Colonie de la rivière Rouge, au Manitoba. Elle est mère de quatre enfants et grand-mère de cinq petits-enfants. Elle est infirmière autorisée depuis quatre décennies, ayant commencé sa carrière en tant qu’aide médicale avant de devenir infirmière autorisée. Elle détient une maîtrise en leadership, avec une spécialisation en santé. Elle a travaillé à titre d’infirmière autorisée pour trois autorités sanitaires différentes, en Alberta et en Colombie-Britannique. Elle a été infirmière en unité néonatale de soins intensifs pendant plus de 20 ans, œuvrant dans le domaine du transport néonatal et enseignant les soins infirmiers ou la réanimation néonatals, le transport néonatal et la technique ECMO. Donna a travaillé en gestion opérationnelle et dans des domaines comme les services en périnatalité et les services chirurgicaux, et a occupé des postes de directrice opérationnelle dans des centres urbains et ruraux, dans le nord de la province. Elle a également appuyé la Dre Martha McLeod pendant deux ans, à titre de co-enseignant du cours « Nursing 704 Leadership in Health Practice » (soins infirmiers – leadership en pratique de la santé) à des étudiants à la maîtrise en soins infirmiers de première année l’University of Northern British Columbia (UNBC). À l’heure actuelle, elle occupe le poste de responsable régional de la sécurité culturelle et de l’éducation sur le racisme à l’égard des Autochtones (Regional Lead of Cultural Safety and Anti-Indigenous Racism, Education) au sein de l’équipe Indigenous Health de Northern Health, situé à Prince George, en Colombie-Britannique.

 

Gwen Campbell-McArthur, PsycheN, FPRN B. Sc. inf., M. Sc. inf. est d’ascendance Métis, Saulteaux (Ojibwés) et ukrainienne. Elle est née sur le territoire de l’adhésion au Traité no 5, à Kississing, au Manitoba. Élevée sur les terres, elle pratiqua la pêche, la chasse, le piégeage et la cueillette en plus de recevoir les enseignements de sa grand-mère paternelle, de son père, Bob Campbell, maître chasseur et pêcheur. Gwen est la nièce de l’Aînée Mae Louise Campbell – lauréate d’un prix Indspire pour son travail auprès de femmes et de familles autochtones vulnérables partout au Canada. Le travail de Gwen, en tant qu’infirmière psychiatrique, s’étend sur cinq décennies et sa pratique a été guidée par des Aînés autochtones et d’autres guides spirituels, en particulier dans la Nation Shuswap Nation, où elle vit en tant qu’invitée depuis 1988. Gwen est une mère fière et dévouée de deux fils adultes. Son plus vieux a obtenu son B. Sc. inf. de l’Université Thompson Rivers (TRU) en 2017, et son plus jeune travaille en tant qu’apprenti plombier, et poursuit également ses études à TRU.

Gwen a obtenu son diplôme du programme de formation d’infirmières psychiatriques autorisée (1978), son diplôme du programme pour infirmières diplômées dans le cadre du baccalauréat en sciences infirmières – santé mentale (2007) et sa maîtrise en sciences infirmières (2010). Elle est infirmière psychiatrique spécialisée en santé mentale et toxicomanie chez les peuples autochtones, infirmière éducatrice, chercheuse principale, auteure et activiste. Après avoir été nommée personnalité de l’année par le Service correctionnel Canada – Bureau de libération conditionnelle de Kamloops en 2014, et pris sa retraite en 2015, Gwen a participé activement à des activités de bénévolat en remplissant de nombreux rôles. Elle fut invitée à siéger au conseil d’administration du BC Academic Health and Science Network en tant que partenaire autochtone de 2020 à 2022, après avoir siégé au conseil du Provincial Patient Council de BC Support Unit. Gwen a participé aux activités de la Fondation de guérison de la rafle des années soixante qui vient en aide aux survivants autochtones d’enlèvements d’enfants autochtones de leur foyer, dans les années 1960. En tant qu’Aînée métisse estimée, Gwen donne de son temps à divers programmes d’éducation des Autochtones à l’école secondaire South Kamloops Senior Secondary, participe au conseil consultatif autochtone de Community Living BC, et est fréquemment au service de sa communauté. Elle continue de militer pour la santé autochtone, et appuie les pratiques de lutte contre le racisme, dans la mesure du possible, ainsi que le mouvement #Kamloops Stands with Ukraine, dans l’espoir d’une résolution pacifique au conflit en Ukraine.

Monica McAlduff , IPA, B. Sc.S, M. A., est membre de la Nation Secwépemc et vice-présidente, sécurité culturelle et humilité culturelle et qualité, ainsi qu’infirmière en chef de l’Office of the Chief Nursing Office. C’est avec fierté que Monica s’est jointe à la First Nations Health Authority (FNHA), en janvier 2020 en tant que directrice générale au sein de l’OCNO, pour y apporter ses 30 ans d’expérience dans le domaine de la santé, d’abord comme infirmière psychiatrique autorisée, à Vancouver et le Lower Mainland, puis dans plusieurs postes de leadership au sein du système de soins de santé.  

Monica détient un baccalauréat en sciences de la santé avec une spécialisation en soins infirmiers psychiatriques de la Thompson Rivers University, ainsi qu’une maîtrise ès arts en leadership et formation de la Royal Roads University. Alors qu’elle a occupé plusieurs postes de direction dans le domaine de la santé, elle est connue pour son engagement profond envers les intérêts des clients et des familles ainsi que son désir d’améliorer la qualité et la sécurité du système de soins de santé. Privilégiant une approche de leadership fondée sur l’humilité, Monica considère la force et la résilience des Premières Nations comme une façon de changer le système. 

Dans sa vie personnelle, Monica aime passer du temps avec son mari et son fils, et profiter du plein air sur la Rive Nord. Elle se passionne pour entrer en relation avec les gens et profiter de tout ce que la vie a à offrir.