Deux décennies d'appui à la santé et au bien-être des Autochtones soulignées lors d'un
événément le 7 mai 2025
« Nous reconnaissons et honorons le travail qui fait entendre les voix, évoluer la sagesse et s’accroître le mieux-être des peuples autochtones de nos territoires. L’engagement du CCNSA à mener des recherches axées sur la communauté et fondées sur la culture s’harmonise avec nos propres moyens de connaître, de partager et de protéger les générations à venir. »
Prière d'ouverture, l'aînée Darlene McIntosh
Ces paroles, tirées de la prière d’ouverture prononcée par Darlene McIntosh, Aînée de la Nation Lheidli T’enneh, résument l’essence d’un événement qui s’est tenu le 7 mai pour célébrer le 20e anniversaire du Centre de collaboration nationale de la santé autochtone.
L’événement anniversaire a eu lieu en modes virtuel et présentiel à l’Université du nord de la Colombie-Britannique située à Prince George, en Colombie-Britannique. L’université héberge le Centre, qui est l’un des six centres de collaboration nationale en santé publique (les CCN).
Les participants ont dépeint l’étendue des travaux du Centre effectués depuis plus de 20 ans, alors que l’événement rassemblait des leaders d’hier et d’aujourd’hui, des membres du comité consultatif, des membres du personnel et des représentants d’organismes qui appuient le CCNSA et partagent sa vision, qui consiste à l’optimisation de la santé et du bien-être des peuples des Premières Nations, inuits et métis grâce à la création de structures et de systèmes de santé qui respectent et soutiennent l’autodétermination des Autochtones, qui sont orientés par des données probantes détenues par les Autochtones et qui sont renforcés par les cultures et les systèmes de savoirs autochtones.
L’ancienne membre du comité consultatif du CCNSA Madeleine Kētēskwew Dion Stout décrit ces personnes comme étant « des fondateurs, des natifs et des marteleurs ».
À titre d’exemple, elle a nommé des fondateurs comme Margo Greenwood, Ph. D., la première leader académique du Centre, qui a assuré la direction du CCNSA pendant 17 ans avant sa nomination à un poste de sénatrice.
Nous reconnaissons et honorons le travail qui fait entendre les voix, évoluer la sagesse et s’accroître le mieux-être des peuples autochtones de nos territoires. L’engagement du CCNSA à mener des recherches axées sur la communauté et fondées sur la culture s’harmonise avec nos propres moyens de connaître, de partager et de protéger les générations à venir. – Darlene McIntosh, aînée et conseillère du CCNSA
« Des natifs comme Albert Marshall, Don Fiddler, Tom Dignan, Ph. D., et de nombreux autres membres du comité consultatif. Des marteleurs, comme [la directrice du Centre] Sarah de Leeuw, [la responsable de la recherche et de l’exploitation] Donna Atkinson, et d’autres membres du personnel. »
« Ils travaillent sans relâche pour rédiger des documents utiles sur la santé et le bien-être et transmettre des observations destinées à une distribution à travers le monde, indique Dion Stout dans un message enregistré depuis son domicile à Winnipeg. Cette célébration des 20 ans du Centre est un moment de cris triomphants de victoire sur la pauvreté et les pathologies de tous genres qui affligent les Autochtones, leurs communautés et leurs Nations. »
Mme Greenwood a fait le voyage jusqu’à Prince George pour assister à l’événement. Après avoir été couverte par Warner Adam, Ph. D., président du comité consultatif – cérémonie traditionnelle qui confère une protection –, elle s’est rappelée s’être retrouvée assise seule dans son bureau, 20 ans plus tôt, tentant de décider de la forme qu’elle devrait donner au Centre.
« Il n’existait alors aucune feuille de route. Il n’y avait pas de document, pas même une note de service, qui précisait “voilà comment sera le Centre”. Nous devions le découvrir. »
Mme Greenwood a poursuivi en disant que « la découverte » aura demandé de faire appel à un vaste réseau de collègues de partout au Canada pour forger un centre qui apporterait un soutien aux peuples inuits, métis et des Premières Nations.
Cérémonie de la couverture, Julie Daum, Dre Terri Aldred, et
Warner Adam, Ph. D.
« Je voulais le faire en élevant leurs voix, qui ne sont pas souvent entendues dans les universités. Je voulais que les Premières Nations, les Inuit et les Métis en soient fiers et qu’ils sachent que ce centre leur appartient… et je sais que nous l’avons exprimé, ajoute-t-elle. Et nous l’avons tous fait. Pas seulement moi, pas seulement une équipe, mais bien chaque personne qui a écrit pour nous, qui nous a appuyé, qui a pris part aux cercles de dialogue, qui a assisté aux congrès. Elles l’ont fait. Vous l’avez fait. Tout le monde l’a fait. Et je vous en remercie. »
Mme Greenwood a aussi exprimé sa gratitude à l’endroit de Dre Terri Aldred pour avoir accepté le poste de leader académique. La Dre Aldred occupe le poste depuis le 6 mai, prenant le relais de la leader académique par intérim Deanne Nyce, Ph. D., qui est retournée à son poste de membre du comité consultatif du CNNSA. Avant le mandat assuré par Mme Nyce, Sheila Blackstock, Ph. D., et Daniel Sims, Ph. D., ont partagé le rôle après le départ au Sénat de Mme Greenwood.
La Dre Aldred est une dakelh issue de la Nation Tl’Azt’En du côté maternel et d’un mélange européen et Métis Cri du côté paternel. Elle fait partie du comité consultatif du Centre depuis trois ans et s’est impliquée auprès du Centre et de Mme Greenwood des années auparavant. Elle dit toutefois qu’un lien beaucoup plus précoce avec une leader du Centre aura changé le cours de sa carrière médicale.
Ce rapprochement a eu lieu à la suite d’une expérience émouvante vécue par la Dre Aldred dans le cadre d’un travail auprès d’Aînés autochtones hawaïens à Hawaï où elle a fait un stage à l’étranger durant sa deuxième année de résidence médicale dans l’Indigenous Family Practice Program de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). Elle a décrit cette expérience à la Dre Danièle Behn Smith, alors directrice de site du programme. La Dre Behn Smith (médecin hygiéniste provinciale adjointe chargée de la santé des Autochtones en C.-B. et nouvelle membre du comité consultatif du CCNSA) a suggéré à la Dre Aldred de consacrer son projet de recherche de résidence à ce sujet, puis l’a mise en contact avec Sarah de Leeuw, directrice du CCNSA.
Mon interprétation d’une vision consiste, pour moi, à m’engager à nous concentrer d’abord sur les services offerts à nos communautés les plus éloignées, les plus opprimées, les moins sûres… Parce que les servir en premier apporte des avantages à chacun d’entre nous. – la Dre Terri Aldred, leader académique du CCNSA
« Et [Sarah a dit] “il me semble voir là une incroyable autoethnographie réalisée à partir d’une méthodologie autochtone – et vous pourriez y intégrer la médecine narrative, qui est une compétence essentielle pour la sécurité culturelle dans la profession de médecin” », indique la Dre Aldred, qui a précisé n’avoir jamais entendu certains de ces termes auparavant. Néanmoins, une étincelle avait jailli.
« Je me suis mise au travail pour en savoir plus sur toutes ces disciplines et sur la manière dont nous utilisons l’art et l’écriture pour transformer nos expériences en tant que professionnels de la santé, mais vraiment en tant que personnes et qu’Autochtones ayant une expérience vécue et d’importantes histoires à raconter, qui inspirent et mènent à un changement transformateur. Comme l’histoire du Centre de collaboration nationale et l’administration de Margo. Il s’agit d’un récit percutant sur ce qu’une communauté et des relations sont en mesure d’accomplir.
« Cela m’a ainsi permis de me percevoir autrement, dans un cadre d’enseignement et de recherche, parce que c’était la première fois que je voyais une recherche qui reflétait réellement mes valeurs, le genre de recherche que je sentais susceptible d’orienter favorablement ma pratique. »
la Dre Aldred ajoute qu’elle veut utiliser son nouveau rôle de leader académique du Centre pour rendre le système de santé plus équitable.
« Mon interprétation d’une vision consiste, pour moi, à m’engager à nous concentrer d’abord sur les services offerts à nos communautés les plus éloignées, les plus opprimées, les moins sûres… Parce que les servir en premier apporte des avantages à chacun d’entre nous. »
Des amis du Centre ont décrit l’importance et l’influence de son travail dans des messages remis en personne et un message enregistré sur vidéo.
« Le centre de collaboration se compose d’un groupe de personnes dévouées, porteuses d’une vision… dont les actions seraient constructives, influentes et marquantes », a affirmé Geoff Payne, Ph. D., président de l’UNBC. M. Payne n’ayant pas pu être présent, Davina Banner, Ph. D., vice-présidente associée par intérim des Activités de recherche, a transmis les félicitations de l’UNBC lors de l’événement.
Invité du panel, Dre Danièle Behn Smith
« Peu d’organismes perdurent plusieurs décennies, sans compter les importants accomplissements réalisés par le Centre à l’échelle nationale et internationale, dit-elle. Il s’agit vraiment là d’un témoignage du travail du CCNSA, notamment celui des leaders passés et présents, du personnel et de tous ceux qui interagissent avec le Centre. »
Plusieurs intervenants ont fait écho aux sentiments exprimés par M. Adam selon lesquels le CCNSA offre une perspective autochtone sur la recherche en santé qui se révèle cruciale.
« Notre savoir nous a souvent été volé. Il n’a pas été transmis de la bonne manière, a-t-il déclaré. Le Centre procure aux responsables des politiques et aux partenaires un savoir provenant directement des communautés autochtones et, pour cela, j’applaudis sincèrement le travail effectué par le personnel. »
« Le Centre est important parce que depuis très longtemps, la vie des Autochtones est perçue sous un angle qui ne nous correspond pas », a dit Sarah Hunt/Tłaliłila’ogwa. Mme Hunt est présidente de la recherche au Canada en écologie politique autochtone, et professeure agrégée à la School of Environmental Studies de l’Université de Victoria.
« Disposer de perspectives autochtones sur nos déterminants de la santé, les priorités, les besoins et les démarches constitue une part essentielle de notre autodétermination et de notre capacité à changer et à nous transformer. Je pense donc qu’un centre comme le CCNSA s’avère un instrument vraiment puissant qui procure à tous ceux qui se soucient de notre santé et de notre bien-être, de notre avenir, de l’état actuel de nos communautés et de nos familles, un endroit pour se rassembler… et s’attaquer à ces problèmes de manière collective. »
Dans un message en français enregistré à Wendake, au Québec, l’ancienne membre du conseil consultatif Marjolaine Siouï a dit : « Ce qui importe à propos de ce travail concerne précisément sa mission de travailler principalement avec des peuples autochtones, d’influencer les politiques publiques et le travail des gouvernements, de favoriser une meilleure compréhension des réalités, ainsi que de toute la diversité possible qui existe entre nos peuples et nos différents territoires. »
Ce qui importe à propos de ce travail concerne précisément sa mission de travailler principalement avec des peuples autochtones, d’influencer les politiques publiques et le travail des gouvernements, de favoriser une meilleure compréhension des réalités, ainsi que de toute la diversité possible qui existe entre nos peuples et nos différents territoires. – Marjolaine Siouï, ancienne membre du conseil consultatif du CCNSA
Mme Siouï, directrice générale de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, a aussi mentionné que le Centre « a toujours été un lieu d’apprentissage, d’échange d’idées, de stimulation. Je leur souhaite de continuer de bien aller et… [d’être] cette source d’inspiration pour les générations à venir ».
Membre du comité consultatif depuis longtemps, Michael Bird habite à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, où il était auparavant président de l’American Public Health Association. M. Bird a affirmé que bien que le Centre ait toujours été ce qu’il appelait « une lumière vive », son travail se révèle encore plus important dans la période turbulente que traversent les États-Unis en ce moment.
« Nous nous heurtons ici à des entraves et à des obstacles [qui font en sorte qu’]il est vraiment primordial qu’au Canada, les gens donnent un certain espoir, qu’ils se portent bien et travaillent bien, parce que nous allons utiliser leurs résultats. »
L’Aînée McIntosh a résumé ainsi dans la prière de clôture les vœux formulés pour l’avenir du Centre : « Puissent les participants prendre ce dont ils ont besoin et rapporter dans leurs communautés le savoir qui leur a été transmis. Et puissiez-vous repartir gorgé d’inspiration, d’optimisme, d’enthousiasme, de compréhension et de patience. »
Des ressources multimédia issues de la célébration du 20 anniversaire